La date du 15 novembre 2017, marquera sans nul doute les mémoires de l’apiculture Polynésienne autour d’un évènement qui bien qu’ayant fait peu de bruit dans les médias, aurait pu avoir des conséquences importantes pour la filière apicole.
Elle acte l’engagement du Ministre Tearii Alpha à soutenir les priorités telles que définies par les apiculteurs professionnels sur l’avenir de leur filière. Elle marque également, son engagement à maintenir la règlementation actuelle, en terme d’importation.
Ces décisions s’inscrivent au termes de nombreux échanges et rencontres avec les différents acteurs de la filière apicole, au niveau ministériel, des services de la biosécurité, de la direction de l’agriculture, de la chambre d’agriculture, des professionnels et des associations.
Retour en arrière:
En février 2017, Apis Porinetia, prenait connaissance d’un projet de modification de la règlementation en vigueur en matière d’importation de cire (arrêté 1345 CM du 10 sep. 2015). L’association, inquiète de voir peut-être autorisée l’importation de cire non ionisée, écrivait au Ministre de l’agriculture, M. Tearii Alpha, le 1er février,afin de lui demander des compléments d’informations, lui faire part de ses inquiétudes et requerrait un entretien, afin d’accéder aux détails du projet.
Cette requête aboutit le 15 mai 2017 à une rencontre entre Apis Porinetia, le Directeur de Cabinet du Ministre, M. Le Foc, les services du SDR (encore à l’époque…). Lors de cette réunion, le personnel de la biosécurité confirme son souhait de voir reprendre les importations de cire non ionisées au seuils des préconisations de l’OIE en matière de loque américaine. Raisons invoquées; la déclaration l’année dernière par le pays à l’OIE de la contamination de la Polynésie à la loque américaine. Nous avançons dès ce rendez vous les arguments contre cette modification, ne prenant pas en compte les particularismes des archipels et îles non infectées. Lors de cette réunion est evoquée pour la première fois la possibilité d’élargir la modification de l’arrêté 1345 à l’ensemble du texte, et donc à la reprise des importations de miel selon des critères ne prenant plus en compte les contraintes imposées par la loque américaine. A ce stade le Ministère nous précise que cette réunion est une présentation du projet et que des discussions sont à venir avec les apiculteurs.
Une seconde rencontre est alors proposée, afin de discuter encore l’aspect biosécurité du texte. Les mêmes personnes sont présentes, auxquelles viennent s’ajouter Marc Fabresse de la CAPL et deux autres apiculteurs. Les services du SDR confirment leur position par rapport à la nécessité de se soumettre aux règles du commerce international, dictées par les préconisations du code de l’OIE en matière de biosécurité. Apis Porinetia argumente dans le sens du principe de précaution, en s’appuyant sur des études confirmant les risques liées à l’emploi de cires contaminées, en évoquant la possibilité de réaliser un zonage de la maladie et protéger ainsi ce qui peut l’être, en remettant en cause les études locales en laboratoire sur lesquelles se sont appuyées les autorités pour déclarer la contamination du pays auprès de l’OIE. A ce stade les positions de chacun des belligérants restent tranchées. C’est lors de cette réunion qu’Apis Porinetia et la CAPL évoquent la nécéssité d’une rencontre avec les professionnels, pour envisager les conséquences d’une possible modification du texte initial, sous un aspect économique.
C’est dans ce cadre qu’est organisée le 16 octobre, à la CAPL, une réunion composée d’un large panel d’apiculteurs professionnel, issus de tous les archipels, ainsi que les associations . Certains n’ayant pas la possibilité d’être présents sont consultés pour avis. A l’issue de cette réunion constructive de 5 heures, un projet pour l’avenir de l’apiculture est établi. Sont validés, ce jour là quatre axes majeurs autour de la préservation de l’environnement économique et sanitaire ainsi que sa qualité, la formation et le développement de nouveaux acteurs de la filière. Lors de cette rencontre les apiculteurs s’accordent pour désigner Apis Porinetia pour présenter ce projet au Ministre en leur nom, et selon leurs termes.
Le 15 novembre, Apis Porinetia sous mandat des apiculteurs professionnels présente l’ensemble des propositions établies le 16 octobre, au Ministre, qui s’engage sur le maintien de la règlementations en vigueur et le soutien à l’ensemble du projet. Une avancée qui marque l’engagement total d’Apis Porinetia dans ce dossier et de façon plus large dans son combat pour les apiculteurs qui vivent de cette activité.
Je remercie pour leur collaboration et leur engagement à mes côtés, l’ensemble des membres du bureau Tanoa, Kala’i et Rainer, Marc Fabresse de la CAPL, l’ensemble des adhérents présents lors de la réunion professionnelle, Tapu, Jean-Patrick, Simone.
Le Vice-Président
Olivier VERGNET